Vous est-il déjà arrivé de vous ruer sur des biscuits, du fromage ou de la pâte à tartiner après une journée difficile ? Je ne parle pas du fruit que l’on mange lentement avec plaisir pour satisfaire un petit creux, je vous parle de ce besoin irrépressible de manger quelque chose pour trouver du réconfort ? ça vous parle ? Et bien si c’est le cas, je tiens à vous rassurer, c’est un comportement normal ! Vos états émotionnels et vos habitudes alimentaires sont intimement liés.
Dans cette article je vous explique comment notre gestion émotionnelle et notre alimentation se relient et de quelle manière les aborder pour opérer sa transition alimentaire.
La nourriture émotionnelle
Il arrive fréquemment que la nourriture serve de palliatif à état de manque. Un aliment vient alors remplir une zone vide ou combler une frustration, de l’anxiété, etc. Le « petit gâteau » après une dure journée. Le plat bien riche pour « se faire plaisir », le sentiment de désœuvrement que l’on vient tromper en mangeant et qui procure une plénitude immédiate mais de courte durée.
Lorsque ce comportement est occasionnel, il n’y a pas lieu de s’en préoccuper. Mais lorsqu’il est répétitif cela peut traduire une souffrance profonde non réglée ou bien que vous êtes entré dans une forme d’anxiété chronique (peut-être à cause du surmenage, de votre travail, de relations compliquées…) De plus, comme pour toute habitude (bonne ou mauvaise), le cerveau entre en mode automatique et vous n’êtes plus vraiment conscient de ce que vous faites. Il traduit alors qu’une émotion stressante = grignotage (C’est aussi un des mécanismes de l’addiction). C’est là que ça devient problématique car vous entrez dans un cercle vicieux.
On bascule dès lors sur des compulsions alimentaires et il est important de les aborder en douceur pour réussir sa transition alimentaire. En effet, si l’on veut reprendre le contrôle sur sa manière de manger et briser cette mauvaise dynamique, il faut comprendre comment notre esprit fonctionne.
L’erreur la plus fréquente que je vois en consultation, surtout au début de la transition, c’est de remplacer le grignotage malsain par du grignotage « sain ». Par exemple, manger des noix de cajou par poignet en pensant que c’est toujours mieux que le pot de pâte à tartiner… alors certes, nutritionnellement parlant c’est « moins pire ». Pour autant, ce n’est pas nécessairement mieux pour l’organisme et surtout vous n’en avez pas fini avec la mauvaise habitude du grignotage émotionnel. Il convient donc de désamorcer en premier lieu cette mécanique compulsive lié aux émotions, avant d’entamer une transition alimentaire en profondeur.
Connais-toi toi-même
Ce précepte de Socrate bien connu a également toute sa place quand on parle de l’alimentation. En effet, il est facile de se laisser submerger par la cacophonie d’information véhiculée sur la nourriture et ses « croyances ». Entre ce que l’on vous a répété enfant, ce que vous lisez dans les magazines, sur internet, ou entendez à la télé, il n’est pas toujours facile de se faire sa propre opinion.
Ajoutez à cela votre propre métabolisme et votre hygiène de vie et vous verrez vite qu’il n’y a aucun sens ou bénéfice à adapter un régime à la lettre sans comprendre véritablement son propre corps et son esprit.
Bien s’alimenter passe avant tout par le fait de s’écouter et de s’aimer. Avez-vous remarqué ce qu’il se passe lorsque l’on satisfait une pulsion alimentaire ? Au moment où vous avaler la bouchée finale, vous éprouvez quelques secondes de bien-être. Mais vous êtes quasi immédiatement rattrapés par une immense culpabilité. Finalement, cela va ensuite vous amener à vous sentir ballonnés, trop pleins, mal dans votre corps. Pour autant, il se peut que vous répétiez ce comportement les jours suivants. Pourquoi ?
Parce que vous vous déconnectez de votre corps et entretenez une relation tumultueuse avec vous-même. Vous désirez calmer, anesthésier la vague d’émotion négative ou le stress. Comme je l’explique au début de l’article, le manque de confiance en soi, l’anxiété ou une souffrance peuvent être des déclencheurs. Alors comment éviter de sombrer dans cette spirale négative ? Voici plusieurs pistes pour vous y aider.
Gérer son stress durant la journée
Lors d’un état de stress, vos glandes surrénales produisent une hormone : le cortisol. C’est aussi l’hormone du réveil, de la mise en alerte et de l’action. Trop de cortisol modifie (entre autre) le métabolisme des sucres et envoie un signal de faim à l’organisme d’où la fringale.
Le taux de cortisol est censé être au plus bas en fin de journée pour laisser place à la mélatonine l’hormone du sommeil. Aussi, si vous êtes du genre à avoir plus d’énergie le soir que le matin… c’est sans aucun doute le cortisol
Est ce que vous passez votre journée en apnée, sans prendre le temps de respirer ?
Tout au long de la journée, prenez le temps de bien respirer, entrainez vous à prendre de profonde inspiration et expiration afin de calmer le stress (mental et physiologique). Je vous conseille d’adopter la cohérence cardiaque, très facile à mettre en place, il s’agit de d’inspirer sur 5 seconde et d’expirer sur 5 secondes cela durant 5 minutes et au moins 2 fois par jour.
Vous pouvez la pratiquer partout, tout le temps et elle aide également à s’endormir rapidement ! Des vidéos ou des applications existent pour vous aider. Cette technique de respiration fait baisser le taux de cortisol, calme, et libère de l’ocytocine, l’hormone des câlins.
Remettre de la conscience au quotidien
La tenue d’un journal est un excellent repère. À chaque envie compulsive, vous pouvez noter ce que vous ressentez, ce dont vous avez besoin, vos sensations physiques et ce que vous allez faire. Céder ou non. Écrire permet de mettre de la distance entre les émotions et l’action. Par ailleurs, un journal est un véritable baromètre et témoin de votre évolution.
Se faire accompagner pour aller au cœur de vous même
Un accompagnement est un excellent moyen de mieux cerner ses comportements et de vous prendre en main. Vous pouvez travailler avec des thérapeutes issus de la psychothérapie, l’hypnose ou encore des naturopathes. Notre travail se concentre sur vous, vos propres mécanismes et les moyens d’aller vers une alimentation plus saine, à votre rythme et en accord avec votre histoire.
Ainsi, vous voyez à quel point notre gestion des émotions et celle de notre alimentation s’imbriquent. Changer sa façon de se nourrir demande avant tout de changer de perspective sur soi. En restant à l’écoute de votre corps et de vos besoins, vous avez toutes les chances de manger mieux sans qu’il ne vous en coûte d’un point de vue psychologique.
Si vous souhaitez en parler de vive voix, je vous propose d’échanger lors d’une séance découverte gratuite.
Cet article aborde l’aspect tampon émotionnel de la nourriture mais il y a bien évidemment d’autres éléments à prendre en compte, notamment la qualité nutritionnelle de l’alimentation. En effet, aucune technique ne peut être efficace sur le long terme si le terrain est carencé ou encrassé. Il faut adopter un point de vue holistique pour appréhender sereinement une transition alimentaire.